Migration de retour
Il existe deux principales formes de migration de retour : le retour volontaire et le retour forcé. Les données sur le retour forcé sont généralement collectées par les instituts nationaux et internationaux de la statistique, les organismes chargés de la protection des frontières et les services responsables de l’application des lois sur l’immigration. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) recueille des données sur les programmes d’aide au retour volontaire et à la réintégration qu’elle met en œuvre dans le monde entier.
Aide de l’OIM au retour volontaire et à la réintégration : 2020 en bref
Source: IOM, 2021.
Note: Unless specified otherwise, the data presented in the following graphs includes all three types of assisted returns: assisted voluntary return and reintegration (AVRR), voluntary humanitarian return (VHR) and return organized with the support of the COVID-19 Return Task Force.
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Définition
Il n’existe pas de définition universellement acceptée de la migration de retour.
Le retour est « au sens général, l’acte ou processus consistant à revenir ou être renvoyé à son point de départ. Le mouvement de retour peut se faire à l’intérieur des limites territoriales d’un pays, comme dans le cas du retour des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et des combattants démobilisés, ou entre un pays de destination ou de transit et un pays d’origine, comme dans le cas des travailleurs migrants, des réfugiés ou des demandeurs d’asile » (Glossaire de l’OIM sur les Migrations, 2019).
Deux principaux types de migration de retour sont définis comme suit :
1. Le retour volontaire – est « le retour spontané ou assisté d’une personne vers son pays d’origine, vers un pays de transit ou un autre pays tiers, s’effectuant avec son plein consentement » Glossaire de l’OIM sur les Migrations, 2019).
Les retours volontaires peuvent être spontanés ou assistés :
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Le retour spontané est « le retour volontaire et indépendant d’un migrant ou d’un groupe de migrants dans son pays d’origine, généralement sans le soutien des États ou d’une autre assistance nationale ou internationale » Glossaire de l’OIM sur les Migrations, 2019).
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L'side au retour volontaire et la réintegration (AVRR) est « l’appui administratif, logistique et financier y compris l'aide à la réinsertion des migrants dans l’incapacité ou ne souhaitant pas rester dans le pays d’accueil ou le pays de transit et qui décident de retourner dans leur pays d’origine » (Glossaire de l'OIM sur les Migrations, 2019).
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Le retour volontaire humanitaire (VHR) est l’application, dans des contextes humanitaires, des principes d’aide au retour volontaire et à la réintégration et « représente souvent une mesure de sauvetage pour les migrants en détresse ou placés en détention » (OIM, 2023).
2. Le retour forcé – « mouvement migratoire non volontaire, contraint et subi, causé par divers facteurs » Glossaire de l’OIM sur les Migrations, 2019).
Tendances récentes
Au niveau mondial
Si des millions de migrants retournent chaque année dans leur pays d’origine, tous leur retours ne sont pas nécessairement enregistrés. En 2020, la pandémie de COVID-19 a posé des problèmes considérables qux migrations de retour en raison des confinements, des restrictions de voyage, des services consulairs limitsé et d'autres mesures d'endiguement, et a eu un effet de ralentissement sur les activit s de retour. En 2021, de nombreux pays ont levéles restrictions de voyage et les diffrents types de migration, y compris la migration de retour, ont repris, mais sans atteindre les niveaux d'avant la pandémie. En 2022, les retours ont de nouveau atteint les niveaux prépandémiques (OIM, 2023).
Le nombre de bénéficiaires de l'aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) de l'OIM en 2022 a augment de 24 pour cent (deé 43 428 en 2021 à 54 001 en 2022) (OIM, 2023). Le nombre de bénéficiaires du retour humanitaire volontaire a augmenté de 139 pour cent, passant de 6 367 en 2021 à 15 281 en 2022 (ibid.).
Les 5 premiers pays d'accueil/transit pour les AVRR et VHR en 2022 étaient : Niger (15 097), Libye (11 200), Allemagne (7 874), Yémen (4 080) et Grèce (3 065) (ibid.).
L'Espace Economique Européen (EEE) et le Royaume-Uni (RU)
Frontex, l'agence de garde-frontières et de garde-côtes de l'Union européenne, a signalé que les restrictions de voyage et la diminution des services consulaires à la suite de la pandémie de COVID-19 ont eu un effet de ralentissement sur la migration de retour (Frontex, 2021). Aux alentours de 291 000 migrants irréguliers ont reçu une « décision de retour » par les États membres de l'Union européenne (UE) en 2020, mais seules 61 951 personnes ont été effectivement renvoyées (de manière forcée ou volontaire) (ibid.). En 2022, 24 850 personnes sont revenues avec l'aide de Frontex (Frontex, 2023).
En 2021, 9 508 personnes ont quitté le Royaume-Uni par le biais d'un retour forcé ou volontaire, soit le niveau annuel le plus bas depuis 2012 (Walsh, 2022). Il y a eu 2 800 retours forcés en 2021, soit 18 pour cent de moins que l'année précédente - en raison des changements intervenus dans les systèmes d'immigration, tels que la réduction du recours à la détention (ibid.; Walsh, 2020). Les retours volontaires ont diminué depuis le pic atteint en 2012, bien que les donnés provisoires pour 2021 indiquent une augmentation par rapport à 2020 (Walsh, 2022).
Au total, 19 550 migrants ont été aidés à rentrer depuis l'EEE en 2022, ce qui représentait 28 pour cent du nombre total de dossiers au niveau mondial (OIM, 2023). La plupart des bénéficiaires ont été aidés à rentrer depuis l'Allemagne (7 874 soit 40% du nombre total de bénéficiaires aidés depuis l'EEE). Les pays suivants étaient égalemet parmi les principaux: la Grèce (3 065), la Belgique (2 078), les Pays-Bas (1 473), et l'Autriche (1 323) (ibid.).
Europe du Sud-Est, Europe de l'Est et Asie Centrale (SEEECA)
Historiquement, la région comptait surtout des pays d'origine, mais les mouvements se sont récemment diversifiés, et elle compte des pays d'origine, de transit ainsi que de destination. En 2022, un total de 4 030 migrants ont été aidés à rentrer de la région SEEECA (ibid.). Les pays de la région, en particulier les Balkans occidentaux, sont de plus en plus devenus des pays de transit pour les migrants et les réfugiés du Moyen-Orient et d'Asie en route vers l'Europe occidentale. La migration intrarégionale reste essentielle dans la région, même si la plupart des flux de migrants sortants se font vers l'Union européenne (OIM, 2023).
Amérique Centrale, Amérique du Nord et Caraïbes
L'Agence américaine de l'immigration et des douanes (ICE) a signalé 72 177 renvois au cours de l'année fiscale (FY) 2022 (ICE, 2023).
En 2022, il y a eu 1 580 cas d'AVRR en provenance d'Amérique centrale, d'Amérique du Nord et des Caraïbes, ce qui représente plus du double des cas par rapport à 2021 (742) et le quadruple des cas de 2020 (359) (OIM, 2023; 2022). 31 pour cent des cas étaient des enfants. Le Mexique reste le principal pays d'origine de la majorité des migrants (62 % ou 986) retournés dans la région (ibid.). Les suivants étaient également parmis les principaux pays d'accueil le Guatemala (243), le Honduras (122), le Belize (66) et le Panama (63) (ibid.).
Amérique du Sud
En 2022, un total de 82 migrants sont revenus de l'Amérique du Sud ; 56 pour cent étaient des femmes et 44 pour cent étaient des hommes, mais 34 pour cent des cas étaient des enfants (ibid.). En revanche, 2 610 migrants ont été renvoyés en Amérique du Sud, dont 85 pour cent en provenance de l'EEE (ibid.).
Asie et Pacifique
En 2022, 522 migrants au total ont bénéficié d'une aide au retour depuis la région Asie-Pacifique, soit une baisse de 30 pour cent par rapport aux chiffres de 2021 (OIM, 2023). Comme de 2018 à 2021, la majorité des flux de retour de la région en 2021 étaient intrarégionaux (ibid.). Les 5 principaux pays d'accueil de la région étaient : Australie (174), Viet Nam (151), Indonésie (69), Thaïlande (41) et Malasie (29) (ibid.).
Moyen-Orient et Afrique
En 2022, 22 551 migrants (7 270 migrants aidés dans le cadre de l'AVRR et 15 281 migrants aidés dans le cadre de la VHR) ont été renvoyés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) (OIM, 2023). 76 pour cent des cas étaient des hommes et le reste des femmes (ibid.). Les 5 principaux pays d'accueil de la région étaient : Soudan (2 539), Irak (1 907), Maroc (640), Algérie (627) et Tunisie (232)(ibid.).
Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale
En 2022, 18 551 retours en provenance de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (AOC) ont représenté 27 pour cent de la charge de travail globale de l'AVRR (ibid.). Le Niger représentait à lui seul la majorité, soit 81 pour cent (soit 15 097) de tous les migrants aidés à rentrer de la région (ibid.). La majorité des migrants internationaux en AOC étaient intrarégionaux, ce qui confirme la tendance à l'augmentation du nombre de retours à partir de pays de transit. En 2022, les trois principaux pays d'origine de la région étaient le Mali avec 6 624 retours et la Guinée (6 468) et la Nigéria (5 712) (ibid.).
Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique
En Afrique de l'Est et dans la Corne de l'Afrique, 1 703 migrants au total ont bénéficié d'une aide au retour en 2022, soit 18 pour cent fois moins que le nombre de migrants aidés à rentrer en 2021, et 2 pour cent de la charge de travail globale (ibid.). La majorité des bénéficiaires (74 %) de l'aide au retour étaient des hommes. La majorité des personnes aidées étaient également originaires de Djibouti, représentant environ 56 pour cent du nombre total de cas régionaux, soit 953 cas. Le deuxième pays d'accueil de la région était la Somalie, qui représentait 30 pour cent des AVRR de la région, soit 518 cas (ibid.).
Afrique Australe
En 2022, 713 migrants au total ont bénéficié d'une aide au retour depuis l'Afrique australe ; 93 pour cent d'entre eux étaient des hommes et le reste des femmes (ibid.). Les cinq principaux pays d'accueil de cette région à partir desquels les migrants ont bénéficié d'une aide au retour sont le Malawi (506), le Zimbabwe (55), l'Afrique du Sud (39), le Mozambique (32) et la Zambie (27) (ibid.).
Sources des données
Au niveau mondial
En tant que premier fournisseur mondial de programmes de retour volontaire assisté et d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR), l’OIM recueille régulièrement des données sur les retours volontaires. Les données de l’OIM comprennent le nombre de participants, le pays d’accueil et d’origine, ainsi que le sexe, l’âge et le statut migratoire dans le pays d’accueil avant le retour. Depuis 2010, l’OIM publie des données clés sur le site Web de l’AVRR. Les données de l’OIM comprennent également des informations sur les bénéficiaires, qui sont classés par type de vulnérabilité (enfants migrants non accompagnés, migrants ayant des besoins liés à la santé et victimes de la traite).
Les données sur les réfugiés de retour ou « rapatriés » – c’est-à-dire les réfugiés qui sont retournés dans leur pays d’origine de manière spontanée ou organisée (parfois avec l’aide des programmes AVRR de l’OIM) – sont collectées respectivement par l’OIM et le HCR.
Les données sur les flux sortants de la population étrangère de certains pays de l’OCDE sont collectées par le Système d’observation permanente des migrations (SOPEMI) de l’OCDE et publiées dans le rapport annuel Perspectives des migrations internationales.
Le centre de gestion des connaissances de l'UE et de l'OIM a élaboré un ensemble de mesures de suivi et d'évaluation (S&E) pour les programmes de retour et de réintégration, dans le but d'harmoniser le S&E dans l'ensemble des programmes de retour et de réintégration au niveau mondial.
Europe
Depuis 2014, Eurostat fournit les données suivantes pour 21 États Membres de l’UE sur la migration de retour des ressortissants de pays tiers :
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Les ressortissants de pays tiers rentrés au pays après avoir reçu l’ordre de quitter le territoire – données annuelles (arrondies) ;
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Les ressortissants de pays tiers qui ont quitté le territoire par type de retour et par nationalité ;
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Les ressortissants de pays tiers qui ont quitté le territoire par type d’assistance reçue et par nationalité.
Des données sur les retours forcés et volontaires des États Membres de l’UE et des trois pays associés à l’espace Schengen (Islande, Norvège et Suisse) sont également publiées dans les rapports d’analyse des risques de Frontex (Frontex Risk Analysis Reports).
La plateforme sur la migration de retour et le développement (Return Migration and Development Platform) de l’Institut universitaire européen encourage l’échange et la transmission de connaissances sur les réalités des migrants de retour et les contextes de leurs expériences.
États-Unis
Les données relatives aux « opérations d’application des lois et d’éloignement » de l’ICE, y compris les retours forcés, sont résumées dans ses rapports annuels.
Amérique centrale et Amérique du Sud
Les données sur la migration de retour en provenance et à destination des pays d’Amérique centrale et du Sud (et du Nord) sont recueillies par le Système d’observation permanente des migrations internationales pour les Amériques (SICREMI) de l’OCDE et publiées dans les rapports International Migration in the Americas.
Australie
Le ministère de l’Immigration et de la Protection des frontières du gouvernement australien (Australian Government Department of Immigration and Border Protection) publie des données annuelles sur les retours forcés et volontaires depuis l’Australie.
Afghanistan
L'OIM fait état des retours sans papiers d'Iran et du Pakistan vers l'Afghanistan ici. Certains pays et/ou organisations ont recueilli des données pour assurer le suivi de la migration de retour et des résultats des programmes de retour, par exemple :
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Quatre États Membres de l’UE – l’Autriche, la Belgique, la République tchèque et la Norvège – ont recueilli des données sur l’après-retour, en suivant les migrants de retour afin de connaître les résultats à plus long terme.
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Au Royaume-Uni, en 2013, l’organisation caritative Refugee Action a réalisé une petite étude sur les expériences de ses bénéficiaires après leur retour.
Quelques travaux de recherche ont permis d’évaluer la durabilité des programmes de retour et de réintégration. Par exemple, Koser et Kuschminder (2015) ont mis au point un indice de retour et de réintégration (Return and Reintegration Index) qui a été testé sur 156 migrants de retour dans huit pays d’origine. Strand et al. (2016) ont mesuré la durabilité du retour en se basant sur la perception des migrants de retour de Norvège en Afghanistan, en Éthiopie, au Kurdistan irakien et au Kosovo, et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (2015) a mené une étude pour évaluer la durabilité des programmes de retour volontaire assisté de l’Autriche au Kosovo.
Back to topPoints forts et limites des données
Les données sur le retour forcé et le retour volontaire proviennent de différentes sources et sont souvent incomplètes ou seulement partiellement accessibles au public – Par exemple, plusieurs pays qui mettent en œuvre des programmes AVRR (sous l’égide de l’OIM ou du gouvernement) ne sont pas mentionnés dans la base de données d’Eurostat (par exemple, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni). En outre, les départs volontaires ne font généralement pas l’objet d’un suivi. Afin d’améliorer cette situation, l’UE met en œuvre l’application de gestion intégrée des retours (Integrated Return Management Application, IRMA), une plateforme Web sécurisée permettant d’intégrer toutes les activités de l’UE en matière de retour.
Les données sur l’après-retour sont largement insuffisantes, principalement en raison du manque de définitions et d’indicateurs établis pour mesurer la « réintégration ». Cependant, en janvier 2016, le réseau européen des migrations a publié des lignes directrices pour le suivi et l’évaluation des programmes AVRR (guidelines for the monitoring and evaluation of AVR(R) programmes) qui fournissent une liste de questions et d’indicateurs à inclure dans les activités de suivi post-retour.
Plus récemment, en 2017, le projet MEASURE (Mediterranean Sustainable Reintegration) financé par le Département du développement international (DFID) du Royaume-Uni, un projet pilote qui favorise la durabilité du soutien à la réintégration dans le cadre de l’aide au retour volontaire et à la réintégration en Méditerranée, a conduit à l’élaboration d’un ensemble de 15 indicateurs testés sur le terrain et d’un système de notation pour mesurer les résultats de la réintégration et améliorer la compréhension des progrès des migrants de retour vers la durabilité. Ces indicateurs sont basés sur une définition révisée de la réintégration durable dans le contexte du retour (OIM, 2017), et concernent donc les trois dimensions – économique, sociale et psychosociale – de la réintégration. Le système de notation permet de comparer les tendances relatives à la réintégration des personnes de retour dans différents contextes nationaux et sur la durée.
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1 Les références au Kosovo s'entendent dans le contexte de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations unies.
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