Le G20 et la migration
Les pays du G20 sont au centre non seulement de la gouvernance économique mondiale, mais également de la gouvernance mondiale des migrations. Ils jouent un rôle de premier plan dans la mesure où leurs politiques face aux difficultés et aux possibilités en matière de migration ont des répercussions sur les migrants, les pays d’origine, de transit et de destination, ainsi que sur l’économie mondiale.
Les données relatives aux pays du G20 montrent dans quelle mesure la migration influe sur les sphères démographique et socioéconomique du G20, mais les limites de ces données entravent la réalisation de recherches plus solides qui pourraient permettre aux responsables politiques d’exploiter pleinement le potentiel économique de la migration et de formuler des politiques visant à promouvoir une migration sûre, ordonnée et régulière. À la lumière du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, le rôle moteur du G20 en matière de données migratoires plus complètes, opportunes et comparables est essentiel.
Dans le contexte de la progression mondiale de la COVID-19, le G20 a commencé à répondre à une partie des besoins des groupes de migrants les plus touchés par la pandémie : i) en prolongeant les permis de travail et de résidence ; ii) en mettant en œuvre des politiques visant à remédier à la pénurie de travailleurs migrants ; iii) en luttant contre la vulnérabilité par l’accès au traitement anti-COVID-19 et iv) en facilitant la migration de retour.
Définition
Le Groupe des Vingt, également connu sous le nom de G20, comprend les 20 principales nations industrialisées et économies émergentes du monde. Comme le montre l’infographie ci-dessus, les membres du G20 comprennent l’Union européenne (UE) et 19 autres pays.
En termes d'économies, le groupe G20 représente environ plus de 80 % du produit mondial brut. En termes d'autres facteurs économiques et de population, le G20 représente 75 % du commerce international, 80 % des investissements mondiaux et environ 60 % de la population mondiale (G20, 2021).
Si la migration est évoquée par les dirigeants du G20 depuis le sommet de 2004 à Berlin (Allemagne), ils ne l’incluent de manière cohérente et explicite dans les déclarations et plans d’action officiels du Groupe que depuis 2015. La prise en compte de la migration par le G20 a évolué, d’abord strictement axée sur des sujets spécifiques tels que les rapatriements de fonds et la migration de maind’œuvre, pour s’élargir à la gouvernance des migrations et à d’autres sujets liés à la migration.
Les mentions de données sur la migration sont moins nombreuses, plus récentes et non spécifiques. En 2017, les dirigeants ont évoqué l’importance de la collecte de données sur la migration lorsqu’ils ont appelé à surveiller les déplacements et les migrations et demandé à l’OCDE, en coopération avec l’OIT, l’OIM et le HCR, de fournir des mises à jour annuelles sur les tendances migratoires et les difficultés politiques (Déclaration du G20, 2017). En 2018, l’OCDE a présenté un rapport sur les tendances migratoires et les difficultés politiques, qui évoquait la nécessité de disposer de meilleures données internationales, comparables et actualisées. En 2018 et 2019, les dirigeants du G20 se sont engagés à poursuivre le dialogue sur les questions présentées dans le rapport (notamment en ce qui concerne les déplacements et les besoins humanitaires), mais n’ont pas mentionné spécifiquement les données sur la migration (Déclaration du G20, 2018 ; 2019). De même, dans les déclarations du G20 de 2020 et 2021, les dirigeants du G20 n'ont pas mentionné spécifiquement les données sur les migrations.
Si le G20 a pris acte de certaines mesures visant à tirer parti du potentiel de la migration, telles que les pratiques politiques destinées à intégrer les migrants réguliers et les réfugiés sur le marché du travail, il n’a pas encore reconnu officiellement les politiques et pratiques liées aux données sur la migration.
Principales tendances
Migration nette
La population du G20 était estimée à 4,9 milliards d’habitants au milieu de l’année 2020, soit près de 63 % de la population mondiale (DAES, 2020). À l’échelle mondiale, cinq pays du G20 – les États-Unis d’Amérique, l’Allemagne, la Turquie, le Royaume-Uni et le Canada – devraient connaître le solde migratoire net positif le plus élevé entre 2015 et 2020. Au cours de la même période, l’Inde et la Chine devraient connaître le solde migratoire net négatif le plus faible de tous les pays du G20 (DAES, 2019).
Populations de migrants
Alors que le nombre de migrants internationaux a augmenté de 83,4 % dans le monde entre le milieu de 1990 et le milieu de 2020, celui des pays du G20 a augmenté de 99 %, soit 89,6 millions, sur la même période (DAES, 2020).
À la mi-2020, l’on estimait à 281 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde et 64 % d’entre eux résidaient dans les pays du G20 (DAES, 2020). Un peu plus de la moitié d’entre eux (93,1 millions) résidaient dans cinq pays seulement : les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Allemagne, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni (ibid.). La part des migrants dans la population totale varie d’un pays à l’autre : elle était de 0,1 % en Chine et en Indonésie et de 0,4 % en Inde, tandis qu’en Arabie saoudite et en Australie, elle était respectivement de 38,6 % et de 30,1 % (ibid.).
En 2020, les stocks de migrants internationaux pourraient avoir augmenté dans plusieurs pays du G20, car l'émigration et la migration de retour ont également été freinées par la pandémie (ibid.).
Flux (entrants) de migrants
Les dernières données disponibles indiquent une diminution considérable de l’ensemble des flux migratoires vers les pays du G20 en 2020 (OCDE et al ). En 2020, un total de 7 à 7,5 millions de nouveaux immigrants temporaires et permanents sont entrés dans les pays du G20 en , soit une diminution de 40 % par rapport à l'année précédente (ibid.). Les États-Unis restent le principal pays de destination du G20 en 2020, avec plus d'un million de nouveaux migrants permanents réguliers au cours de l'exercice 2020. Pour la première fois, l'Allemagne se place en deuxième position, avec près d'un million de nouveaux migrants, principalement temporaires et provenant d'autres États membres de l'UE. L'Arabie saoudite se classe troisième avec près de 800 000 travailleurs migrants en 2020, après une forte baisse des flux entrants en 2020 (-50 %). Des baisses considérables ont également été enregistrées, notamment au Brésil (-75 %), au Japon (-63 %) et en Corée (-44 %). (ibid.).
Malgré les baisses liées à la pandémie, d'autres pays du G20 ont également signalé un grand nombre de nouveaux migrants en 2020, notamment la Chine (530 000, -41 %), la Fédération de Russie (350 000, -30 %), la France (221 000, -21 %) et le Royaume-Uni (492 000, -30 %). Dans ces deux derniers pays, les chiffres reflètent un effet d'atténuation dû à une augmentation des changements de statut de pays et à un nombre élevé d'étudiants internationaux entrants (ibid).
Rapatriements de fonds
n avril 2020, Ratha et al. ont prévu une baisse d’environ 20 % des rapatriements de fonds vers les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, compte tenu de la perturbation sans précédent de l’activité économique et de la mobilité mondiale due à l’épidémie de COVID-19 (2020a). Cependant, quelques mois après le début de la pandémie, ses incidences sur les rapatriements de fonds semblaient à la fois plus faibles que prévu et différentes selon les pays et les régions, ce qui a incité Ratha et al. à ajuster leurs prévisions de baisse à 7,2 % en 2020 et à 7,5 % en 2021 (2020b).
Les dernières données, publiées en novembre 2021, montrent que les flux de transferts de fonds n'ont diminué que de 1,7 % pour atteindre 589 milliards USD, défiant ainsi les baisses prévues (Banque mondiale, 2021). En 2021, trois des cinq principaux pays destinataires des flux de transferts de fonds en USD courants étaient des pays du G20 : l'Inde (87 milliards), la Chine (53 milliards) et le Mexique (53 milliards). L'Inde est le principal bénéficiaire des envois de fonds depuis 2008 (ibid.).
Au premier trimestre 2021, les coûts moyens d'envoi de 200 USD vers les PRFM sont restés élevés, à 6,3 %, bien au-dessus de la cible de 3 % de l'objectif de développement durable 10.c.1 (ibid.).
Pour plus d’informations sur la situation relative aux rapatriements de fonds dans le contexte de la COVID-19, voir notre page sur les rapatriements de fonds et notre nouvelle page thématique sur les données migratoires pertinentes en ce qui concerne la pandémie de COVID-19.
Réfugiés et demandeurs d’asile
A la fin de l’année 2020, les pays du G20 accueillaient 7,7 millions de réfugiés, soit environ 37 % de l'ensemble des réfugiés relevant du mandat du HCR. Environ la moitié d'entre eux se trouvaient en Turquie. Au cours de l'année 2020, 870 800 nouvelles demandes d'asile ont été déposées dans les pays du G20 dans le cadre de procédures de "première instance", soit 23 % de moins qu'en 2019. La même année, la réinstallation des réfugiés a dégringolé à son plus bas niveau en près de deux décennies. Seules 34 400 personnes ont été réinstallées dans 21 pays. Cela ne représente qu'un tiers du nombre de personnes réinstallées en 2019 (OCDE et al., 2021).
A la fin de l’année 2020, la population mondiale de réfugiés dépassait 26,3 millions, dont 5,7 millions de réfugiés palestiniens sous mandat de l'UNRWA (OCDE et al., 2021).
Marché du travail
Les travailleurs migrants représentent une part considérable de la main-d'œuvre dans de nombreux pays, y compris les pays du G20. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs secteurs économiques essentiels, comme l'agriculture, et ont énormément contribué à relever les défis et les conséquences de la pandémie de COVID-19. Les fermetures des frontières et les restrictions de mobilité ont entraîné une baisse de 8,5 % des heures de travail mondiales dans les pays du G20 en 2020 (par rapport au quatrième trimestre de 2019), ce qui équivaut à 195 millions d'emplois à temps plein (en supposant une semaine de travail de 40 heures) (ibid.). Cette perte équivaut à une perte de revenu du travail de 8,1 pour cent (3,2 billions de dollars américains). Les estimations pour 2021 montrent également la diminution des heures de travail et des revenus du travail, mais pas au même rythme (ibid.) Dans ce contexte, la demande de main-d'œuvre est restée forte ou a augmenté dans des secteurs essentiels (ibid.).
Les travailleurs migrants sont également importants dans des secteurs clés des pays du G20. Par exemple, l'Italie compte sur environ 370 000 travailleurs saisonniers étrangers, tandis que 80 pour cent de la main-d'œuvre saisonnière de l'agriculture française est étrangère (ibid.). Les migrants représentent 12 % de la main-d'œuvre du commerce de détail dans l'Union européenne, 15 % aux États-Unis et 28 % au Canada, tandis que dans le secteur de la santé, ils représentent respectivement 11, 15 et 27 % (ibid.). Il semblerait que 50 à 80 pour cent de la main-d'œuvre de la transformation de la viande en Allemagne soit constituée de travailleurs migrants (ibid.). La pandémie a en quelque sorte révélé cette situation car les pays ne pouvaient pas se passer de la main-d'œuvre étrangère malgré les interdictions de voyager et la fermeture des frontières. Des dérogations ont été appliquées dans la plupart des pays pour permettre notamment aux travailleurs agricoles saisonniers d'entrer comme aux États-Unis (ibid.).
Étudiants internationaux
Les flux des étudiants internationaux à destination et en provenance des pays du G20 ont considérablement augmenté ces dernières années pour atteindre près de 4,2 millions en 2019. Les principaux pays d'accueil ont été les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni. Le Canada et la Turquie ont tous deux connus de fortes augmentations annuelles. En Europe, la plupart des étudiants internationaux sont de niveau master ou supérieur, tandis qu'en Asie, au Mexique ou dans la Fédération de Russie, une grande partie des étudiants internationaux suivent des programmes de premier cycle universitaire (OECD et al.,2021)
En 2020, la pandémie de COVID-19 a créé davantage d'obstacles pour les étudiants internationaux en ce qui concerne leur inscription dans des établissements d'enseignement supérieur à l'étranger et leurs voyages pour commencer leurs études (ibid).
Sources des données
Il n’existe pas d’ensembles de données complets couvrant tous les aspects de la migration dans chaque État Membre du G20, mais des ensembles de données disparates couvrant certains sujets liés à la migration pour certains ou la plupart des pays du G20, et dans quelques cas, pour tous les pays du G20 :
1. Population et flux de migrants internationaux, et migration nette : DAES, OCDE et Eurostat
La Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies regroupe des données et fournit des estimations sur la population de migrants internationaux de 1990 à 2020. Ces estimations sont disponibles par âge, sexe, pays d’origine et de destination et couvrent 232 pays et territoires, dont tous les pays du G20.
Dans son rapport World Population Prospects 2019, le DAES des Nations Unies fournit également des ensembles de données sur deux indicateurs relatifs à la migration : le nombre net de migrants et le taux net de migration. Les ensembles de données comprennent des estimations pour 235 pays ou zones, y compris pour tous les pays du G20, et sont disponibles tous les deux ans avec des estimations et des projections pour les années 1950 à 2100.
En ce qui concerne les données sur les flux migratoires internationaux, l’édition 2015 du rapport International Migration Flows du DAES des Nations Unies regroupe les données les plus récentes disponibles sur les flux provenant de 45 pays de destination, dont certains pays du G20.
Eurostat fournit également des données sur les flux pour l’UE, qui fait partie du G20. Les données ont été compilées annuellement de 2005 à 2019.
Il existe également des ensembles de données régionales qui comprennent des informations sur les populations de migrants et d’autres informations clés sur la migration dans les pays du G20. Par exemple, en Amérique latine, le Système d’observation permanente des migrations internationales pour les Amériques (SICREMI, son acronyme en espagnol) recueille des données provenant de diverses sources, telles que des recensements, des enquêtes et des dossiers administratifs. La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) recueille également des données sur la population de migrants et d’autres données sur la migration dans sa base de données Étude de la migration internationale en Amérique latine (International Migration in Latin America).
Voir les pages sur les populations et les flux de migrants pour plus de détails sur les ensembles de données.
2. Travailleurs migrants : OIT, Division de statistique des Nations Unies, OCDE et Eurostat
L’Organisation internationale du Travail (OIT) gère la base de données ILOSTAT, un recueil d’ensembles de données sur des indicateurs clés du marché du travail, tels que la migration de main-d’œuvre. Les ensembles de données sont organisés en trois sous-thèmes : la population de travailleurs migrants internationaux, les ressortissants à l’étranger, et les flux de migrants internationaux. L’OIT publie également les Enquêtes de main-d’œuvre d’environ 200 pays et territoires, y compris pour la plupart des pays du G20. La Division de statistique des Nations Unies recueille, rassemble et diffuse des statistiques démographiques et sociales officielles concernant un certain nombre de sujets, dont l’emploi.
La base de données d’Eurostat fournit des données complètes et harmonisées sur la main-d’œuvre des États Membres de l’UE et de cinq autres pays. Par exemple, deux ensembles de données fournissent respectivement des données sur la population ventilées par sexe, âge, nationalité et statut professionnel et sur le sexe, l’âge, le pays de naissance et le statut professionnel.
Il existe d’autres ensembles de données ayant une portée régionale ou nationale. Pour en savoir plus, voir la page sur la migration de main-d’œuvre.
3. Les rapatriements de fonds et leur coût : Banque mondiale
Chaque année, la Banque mondiale publie des ensembles de données sur les flux entrants et sortants mondiaux de rapatriements de fonds, ainsi qu’une matrice sur les transferts bilatéraux. Ses ensembles de données annuels sur les rapatriements de fonds couvrent plus de 200 pays et territoires, y compris tous les pays du G20, et s’appuient sur la base de données des statistiques de la balance des paiements du FMI et sur les données publiées par les banques centrales, les instituts nationaux de la statistique et les bureaux nationaux de la Banque mondiale.
La Banque mondiale publie également Remittance Prices Worldwide, un ensemble de données sur le coût de l’envoi et de la réception de petites sommes d’argent d’un pays à l’autre. Ces données couvrent 365 couloirs de pays dans le monde, de 48 pays émetteurs de rapatriements de fonds à 105 pays récepteurs, y compris tous les pays du G20.
Les principales publications sur les statistiques relatives aux rapatriements de fonds pour la plupart ou l’ensemble des pays du G20 se trouvent sur la page consacrée à ce thème.
4. Intégration : OCDE, Eurostat et OIM
Étant donné que les bases de données DIOC et DIOC-E de l’OCDE comprennent des données sur la situation sur le marché du travail, la profession et le niveau d’éducation, elles constituent également des sources de données sur l’intégration des migrants.
L’OCDE, Eurostat et l’OIM fournissent des statistiques sur l’intégration pour la plupart des pays du G20 dans des rapports clés :
5. Migration forcée (déplacement forcé) : HCR, IDMC et UNICEF
La base de données statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) fournit des données sur les personnes déplacées de force de 1951 à mi-2020. Les données couvrent environ 200 pays et territoires, dont tous les membres du G20.
L’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) regroupe et diffuse des données sur les déplacements internes dans le monde causés par des conflits, des situations de violence ou des catastrophes dans sa base de données mondiale sur les situations de déplacement interne (Global Internal Displacement Database). Les données couvrent environ 200 pays et territoires, y compris tous les pays du G20 lorsque les données sont pertinentes et disponibles. Les données sur les déplacements de personnes à l’intérieur de leur propre pays associés à des conflits, des situations de violence généralisée ainsi qu’à des catastrophes, couvrent la période 2003 à 2019.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) fournit des ensembles de données sur les enfants migrants et réfugiés par pays et par région dans ses bases de données mondiales (UNICEF Global Databases). Les ensembles de données couvrent environ 200 pays et territoires, y compris tous les pays du G20.
D’autres sources peuvent être trouvées sur la page consacrée au déplacement forcé, mais elles couvrent peu de pays du G20.
6. Étudiants internationaux : UNESCO et OCDE
L’Institut de statistique de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) fournit les ensembles de données les plus complets à ce jour. Les ensembles de données de l’UNESCO sur les étudiants internationaux couvrent environ 240 pays, dont tous ceux du G20 ; les données concernent la période de 1999 à 2018.
Dans sa publication Regards sur l’éducation, l’OCDE fournit divers ensembles de données sur les étudiants internationaux qui couvrent certains pays du G20, mais pas tous. Les ensembles de données datent généralement de 2013 à 2018 ; ceux qui sont plus anciens sont archivés.
D’autres ensembles de données sont disponibles sur la page consacrée aux étudiants internationaux, mais ils ne couvrent qu’une sélection de pays du G20.
7. Gallup : l’opinion publique sur la migration
La World Values Survey (WVS) est une enquête représentative au niveau national menée dans près de 100 pays, dont la majorité des pays du G20. Dans le cadre de cette enquête, il est notamment demandé aux personnes interrogées si elles aimeraient ou non avoir des immigrés/travailleurs étrangers comme voisins, ou si, lorsque les emplois sont rares, les employeurs devraient donner la priorité aux personnes nées dans le pays plutôt qu’aux immigrés. Les données les plus récentes de la sixième édition de la WVS (2017-2020) sont disponibles.
Le Gallup World Poll est une enquête mondiale comparable réalisée chaque année dans plus de 160 pays, dont tous les pays du G20, et couvrant l’opinion publique sur de nombreux sujets, dont la migration. L’ensemble de données sur la migration n’est pas disponible publiquement, mais le rapport How the World Views Migration du Centre mondial d’analyse des données sur la migration (CMADM) de l’OIM présente, entre autres, les résultats des sondages réalisés dans les pays du G20 sur deux questions relatives à la migration : 1) ce que les personnes interrogées pensent des niveaux de migration et 2) ce qu’elles pensent de la concurrence en matière d’emploi entre les immigrés et les travailleurs nés dans le pays. Gallup publie également l’indice d’acceptation des migrants (migrant acceptance index), qui fournit des informations sur l’acceptation des migrants par la population dans 139 pays, dont tous les pays du G20.
D’autres sources sont disponibles, mais ne couvrent que certains pays du G20 − principalement ceux de l’UE. Voir la page consacrée à l’opinion publique.
Points forts et limites des données
Les sources de données existantes sur la migration, qui couvrent la plupart – sinon la totalité – des pays du G20, montrent que la migration a des incidences significatives sur différents domaines d’intervention. Ces sources de données présentent toutefois des limites qui empêchent une recherche plus solide et qui s’appliquent également aux sources de données sur la migration en général :
Les données sur la migration proviennent de sources disparates : pour mener des recherches approfondies sur la migration dans les pays du G20, il faut trouver et chercher parmi de nombreuses bases de données pour des sujets donnés sur la migration et harmoniser et concilier les données, les définitions et/ou les méthodologies. En outre, selon le sujet lié à la migration, seules quelques bases de données contiennent des informations sur tous les pays du G20.
Les différences en matière de concepts, de définitions et de méthodologies rendent les comparaisons et les regroupements difficiles : par exemple, les sources de données statistiques telles que les recensements définissent le terme « migrant » de manière différente ; certains pays ont pour critère le pays de naissance, d’autres la nationalité.
Données périmées : certaines données sur la migration sont plus récentes que d’autres. Bien qu’ils constituent une source traditionnelle et universelle de données à cet égard, les recensements ne sont pas fréquents − ils sont réalisés seulement tous les 10 ans environ.
Les données ne sont pas toujours ventilées selon certaines variables telles que le sexe ou le statut migratoire : bien que certaines données sur la migration dans les pays du G20, telles que les données sur la population de migrants internationaux, soient ventilées par sexe, d’autres données clés sur la migration ne le sont pas.
Données incomplètes, dupliquées ou peu fiables : par exemple, les données sur le trafic illicite de migrants, la traite et la migration irrégulière sont souvent incomplètes parce que la nature clandestine de ces activités rend les données difficiles à compter. Les données sur les décès de migrants risquent d’être dupliquées si différentes personnes interrogées déclarent le(s) même(s) décès et que celui(ceux)-ci est(sont) enregistré(s) séparément.
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